“Elise” – Luca Tahtieazym

“Elise” – Luca Tahtieazym

Titre : Elise
Auteur : Luca Tahtieazym
Format : Kindle
Mon avis : 4,5/5

4ème de couverture :

Quatre murs ont été érigés autour d’elle par son geôlier. Tout ce que connaît Élise, elle le tire de ses nombreuses lectures.
Et l’épilogue est proche.
Voici l’histoire de celle qui voyageait avec les mots.

Mon avis :

Il est difficile de parler de ce livre car le risque est de trop en dévoiler, ce qui vous gâcherait l’intrigue si l’envie vous prenait de le lire. J’y ai réfléchi depuis que je l’ai terminé il y a quelques jours et à chaque fois que je commençais à écrire, je m’apercevais que je dévoilais des éléments clés de l’histoire, ce qui n’est pas le but, loin s’en faut.

Alors, comment en parler et éventuellement vous donner envie de le lire ? Peut-être simplement en écrivant quelques lignes sur l’histoire et en vous parlant de mon ressenti…

Elise est une fillette de 6 ans qui nous raconte son histoire. Elle nous écrit, s’adresse à nous directement (l’histoire est narrée à la première personne) sous la forme de manuscrits. Elise mène une vie pour le moins particulière puisqu’elle passe ses journées dans une pièce dont elle ne sort jamais. Une certaine Mama Sim vient la voir plusieurs heures par jour afin de lui apporter de quoi se sustenter, vider les seaux d’aisance et surtout lui apporter des livres. Elise prend connaissance du monde extérieur grâce à ces livres et développe un goût illimité pour la littérature. Il y a également Achille, son geôlier, qu’elle doit appeler “papa”. Pourquoi la garde t-il enfermée ? Qu’attend-il donc ? Les réponses à ces questions, nous les aurons à la fin lorsque le voile aura été levé.

Si je mets de côté le tout début de l’histoire où Elise n’est encore qu’une toute petite fille et dont l’écriture m’a plutôt dérangée (j’entends par là, la partie où on nous sert les définitions des mots, j’ai eu l’impression de me retrouver dans “Room” d’Emma Donoghue que je n’ai pas du tout aimé lire), je n’arrivais plus à lâcher le livre. L’histoire nous prend aux tripes. On se retrouve impuissant face à ce que vit Elise, cette enfant attachante, et à ce que l’on pressent de ce qui pourrait lui arriver. J’ai été épatée par sa force, son envie de vivre pour découvrir ce monde qu’elle ne connait qu’à travers ce qu’elle a lu. J’ai ressenti de la haine pour Achille mais également pour Mama Sim dont je regrette de ne pas avoir de réponse quant à son lien avec ce bourreau. C’est tout simplement un roman que l’on ne veut pas refermer tant que l’on n’est pas arrivé à la dernière page parce que l’on veut savoir comment et si Elise va s’en sortir.

L’auteur nous malmène tout au long des pages car nous sommes impuissants face à l’horreur qu’il nous met sous les yeux… Cependant, n’allez pas croire que les maltraitances soient exposées en détail, non, la subtilité vient du fait qu’il se sert des mots pour laisser notre cerveau créer lui-même ses propres images et c’est ce qui donne cette force au roman qui, vous l’aurez compris, traite de la maltraitance, des abus sexuels et de la privation de liberté.

En prenant une photo de la couverture du livre afin d’illustrer ce billet, j’ai remarqué un détail que je n’avais pas vu avant : la main qui maintient l’épaule de la fillette. Elle (la main crasseuse) prend tout son sens une fois le roman terminé.

 

Les commentaires sont clos.