“Le grand livre ” – Connie Willis

“Le grand livre ” – Connie Willis

Titre : Le Grand livre
Auteur :  Connie Willis
Maison d’édition : J’ai Lu
Format : Livre de Poche
Mon avis : 5/5

4ème de couverture :

Quoi de plus naturel, au XXIe siècle, que d’utiliser des transmetteurs temporels pour envoyer des historiens vérifier sur place l’idée qu’ils se font du passé ?
Kivrin Engle, elle, a choisi l’an 1320, afin d’étudier les us et coutumes de cette époque fascinante qu’aucun de ses contemporains n’a encore visitée : le Moyen-Age.
Le grand jour est arrivé, tous sont venus assister au départ : Gilchrist, le directeur d’études de Kivrin; l’archéologue Lupe Montoya; le docteur Ahrens; sans oublier ce bon professeur Dunworthy, qui la trouve trop jeune et inexpérimentée pour se lancer dans pareille aventure et qui s’inquiète tant pour elle.
Ses craintes sont ridicules, le professeur Gilchrist a tout prévu ! Tout, mais pas le pire…

Mon avis :

J’ai lu ce livre sur la suggestion de Nelene qui a publié une critique du roman sur son blog.

Ce qui m’a d’abord attiré c’est l’image de la couverture, cette image typique que l’on a tous en tête lorsque l’on pense à la peste, ce masque tête d’oiseau, ce chapeau plat et cette longue chasuble. J’ai immédiatement aimé cette image et la 4ème de couverture m’a vraiment donné envie de me plonger dans ce roman.

Cette histoire de voyage dans le temps qui sous-entendait que je pourrais m’immerger dans une époque que je connais peu mais qu’il m’intéresse de découvrir, mêlée à une intrigue de mystérieuse grippe sévissant dans l’époque actuelle (enfin dans une époque à venir pour nous puisque cela se déroule en 2050) laissait supposer du suspens mêlé à de fortes émotions et c’est bien ce que l’on retrouve tout au long de ce roman.

Les deux époques s’alternent et s’entrecroisent. Les deux personnages principaux (Kivrin et Dunworthy) ont chacun une idée erronée de ce qui se passe dans les différentes époques et chacun croit (ou espère) l’autre en sécurité alors que tous deux doivent faire face à une épidémie inattendue (rappelons que Kivrin est supposée être arrivée bien avant l’épidémie de peste et qui aurait pensé qu’Oxford puisse se retrouver en quarantaine à cause d’une grippe).

Il y a quelques longueurs, notamment au début mais l’intrigue est rondement menée et rapidement il devient difficile de poser le livre tant on a envie de savoir si Kivrin va s’en sortir et quelle est l’origine de ce mal qui frappe mortellement Oxford (la porte ouverte pour permettre le passage Kivrin en est-elle l’origine ?).

Les descriptions apportées par l’auteur font que l’on se plonge dans la vie au Moyen-Age alors que la population est frappée par la peste. Tout comme Kivrin, on se sent impuissant face à ce mal qui frappe toutes les populations peu importe l’âge ou la classe sociale, on espère, on prie pour qu’au moins les enfants s’en sortent. On s’attache aux personnages, on rage contre les injustices face à la mort, contre ces religieux qui ont lâchement et sournoisement introduit la maladie au sein de la petite communauté, contre ce scientifique qui refuse de prendre des risques.

L’intensité croit au fur et à mesure que l’on avance dans le roman et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Il y a le jeune Colin et son caractère bien trempé qui apporte un peu de légèreté dans ce drame que l’on vit au côté des personnages, Agnès, cette enfant turbulente qui malmène son pauvre chiot et à laquelle on ne peut que s’attacher, Rosemond qui malgré son jeune âge a déjà une vision bien sombre de ce qui l’attend et le père Roche qui refuse de baisser les bras face à l’hécatombe auquel il est confronté.

Je me suis vraiment plongée tête la première dans ce roman si intense en émotions (pour tout vous dire, je me suis même demandé ce qu’il était advenu de cette pauvre vache). C’est une histoire très forte émotionnellement parlant car ayant trait à la mort, la maladie, aux injustices et à l’impuissance.

Citation :

“Au XIVe siècle, l’espérance de vie était de 38 ans. À condition d’échapper au choléra, à la variole et à la septicémie, de ne pas ingérer de la viande avariée ou de l’eau polluée et de ne pas être piétiné par un cheval ou brûlé vif pour sorcellerie. Et de ne pas mourir de froid …”

Les commentaires sont clos.