“L’empereur blanc” – Armelle Carbonel

“L’empereur blanc” – Armelle Carbonel

Titre : L’empereur blanc
Auteur : Armelle Carbonel
Editeur : Mazarine
Format : papier
Nombre de pages : 414
Dates de lectures : 21/04/2021 – 23/04/2021
Ressenti : Jubilatoire

4ème de couverture / Résumé éditeur :
Cinq auteurs de romans noirs se retrouvent à Crescent House, une maison isolée, érigée au creux d’une vallée perdue de l’Arkansas pour un week-end de création dans une ambiance propice à l’imagination la plus lugubre. De fait, la rumeur locale prétend qu’en 1965, un écrivain, nommé Bill Ellison, y aurait été assassiné par des membres du Ku Klux Klan. D’autres disent qu’il aurait lui-même tué son épouse avant de se donner la mort.
Alors que le week-end passe, les nouveaux habitants de Crescent House disparaissent l’un après l’autre … Une famille entière, bien sous tous rapports, est massacrée dans la ville voisine. Quel est le lien entre passé et présent, entre locataires d’hier et d’aujourd’hui – entre légende et réalité ?

Mon avis :
J’ai découvert la plume de Armelle Carbonel l’année dernière avec Sinestra qui m’avait énormément plu et dont vous pouvez lire mon avis ici. J’ai retrouvé avec L’empereur blanc tout ce que j’avais aimé dans le précédent : une ambiance oppressante et une écriture maitrisée.

Ce nouveau roman se compose de deux parties : la première est un huis clos au sein de la maison et la seconde se situe temporellement juste après les derniers événements qui s’y sont déroulés et se concentre sur ce qui se passe à l’extérieur.

Dans la première partie, l’auteure a pris le parti d’alterner les chapitres avec ceux centrés sur les différents écrivains qui se trouvent réunis dans cet endroit isolé et les écrits de Bill Ellison. Avec les chapitres mettant en scène les auteurs, on sent l’angoisse monter crescendo et cela très rapidement avec la première disparition survenant très tôt dans l’histoire. Dès le départ, on sent que cette réunion de travail ne va pas se dérouler comme elle le devrait et que les liens entre les différents protagonistes vont se défaire.

Armelle Carbonel nous fait douter par rapport à ce qui se passe, par rapport aux personnages. On se questionne, on ébauche des hypothèses que l’on balaie d’un geste à la suite d’un mot lâché car effectivement, l’auteure distille des indices et si vous savez les débusquer et les analyser une trame commence à se former. Quel plaisir alors de poursuivre sa lecture pour découvrir si nous étions ou non sur la bonne voie.

Crescent House (tout comme cela avait été le cas pour le Val Sinestra) est un lieu qui vous marque, c’est presque un personnage supplémentaire dans le récit. La bâtisse est lugubre et a la réputation d’une sorte de maison du crime hantée. En ces lieux ont péri Bill Ellison et son épouse. Le mystère demeure quant à ces morts. Ellison a-t-il été tué par des membres du Ku Klux Klan ? S’est-il suicidé après avoir tué sa femme ? Ce qu’il relate dans ses écrits vous feront frissonner.

Et puis la seconde partie se présente à vous. Terminé l’ambiance oppressante d’un huis clos, place à une enquête policière (enfin deux puisque l’une porte sur les disparitions dans la maison et l’autre sur un quintuple meurtre) pleine de rebondissements. Cependant, Armelle Carbonel ne relâche pas la pression qu’elle met sur vous parce que cela fait un petit moment qu’elle vous tient sous sa coupe, dès les premiers chapitres à vrai dire. Elle a réussi à vous enfermer dans le roman et vous ne songez qu’à une seule chose, poursuivre votre lecture afin de connaitre le dénouement et échapper à l’emprise qu’a sur vous Crescent House. La tension est toujours présente, parfois bien visible, parfois plus légère et sournoise, mais elle est là.

J’avais soupçonné quelques points du dénouement mais pas leur totalité. Je me suis aussi complètement trompée sur certaines hypothèses que j’avais émises. J’aime quand un auteur a ce don de me faire réfléchir au cours de ma lecture tout en gardant le récit fluide qui fait que l’on ne se perd pas dans nos réflexions. Armelle Carbonel maitrise à merveille les mots.

Un petit mot enfin sur la couverture : magnifique et un brin angoissante, elle colle tout à fait au récit.

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