“L’envol du moineau” – Amy Belding Brown

“L’envol du moineau” – Amy Belding Brown

Titre : L’envol du Moineau
Auteur : Amy Belding Brown
Format : Papier
Nombre de pages : 462
Editeur : Cherche Midi
Dates de lecture : 24/02/2019 – 12/03/2019
Note : 19/20

4ème de couverture/Résumé éditeur :
Colonie de la baie du Massachusetts, 1672. Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d’Angleterre. Bonne mère, bonne épouse, elle souffre néanmoins de la rigidité morale étouffante qui règne parmi les siens. Si elle essaie d’accomplir tous ses devoirs, elle se sent de plus en plus comme un oiseau en cage. Celle-ci va être ouverte de façon violente lorsque des Indiens attaquent son village et la font prisonnière. Mary doit alors épouser le quotidien souvent terrible de cette tribu en fuite, traquée par l’armée. Contre toute attente, c’est au milieu de ces « sauvages » qu’elle va trouver une liberté qu’elle n’aurait jamais imaginée. Les mœurs qu’elle y découvre, que ce soit le rôle des femmes, l’éducation des enfants, la communion avec la nature, lui font remettre en question tous ses repères. Et, pour la première fois, elle va enfin pouvoir se demander qui elle est et ce qu’elle veut vraiment. Cette renaissance pourra-t-elle s’accoutumer d’un retour « à la normale », dans une société blanche dont l’hypocrisie lui est désormais insupportable ?
Cette magnifique épopée romanesque, inspirée de la véritable histoire de Mary Rowlandson, est à la fois un portrait de femme bouleversant et un vibrant hommage à une culture bouillonnante de vie, que la “civilisation” s’est efforcée d’anéantir.

Mon avis :
J’ai eu la chance de recevoir ce roman dans le cadre d’un partenariat entre le Picabo River Book Club et les éditions du Cherche Midi. Je les remercie tous les deux pour cette magnifique découverte.

Ce roman est pour moi un véritable coup de coeur. J’ai adoré suivre l’histoire de Mary, partager avec elle ses frustrations et sa révolte.

Au début du roman, Mary est une femme soumise mais que l’on sent bouillonner à l’intérieur lorsqu’elle se trouve face à des injustices. Toute sa vie est régie par son époux et Dieu auxquels elle doit soumission et obéissance. Et puis un jour, le village se fait attaquer par les Indiens et Mary est enlevée.

Sa vie auprès d’eux est très dure, elle a un rôle “d’esclave” mais paradoxalement, elle se sent plus libre lors de sa captivité que lorsqu’elle était auprès de son époux.

Mary est surprise par les attitudes, les comportements des Indiens tellement différents de l’idée qu’elle s’en faisait mais également de la société dans laquelle elle a toujours vécu. Les Indiens se respectent, partagent, s’entraident, se privent pour que d’autres puissent profiter également du peu qu’ils ont a partager. Elle découvre le rôle et le pouvoir des femmes qui ne sont pas soumises. Elle prend conscience que les contraintes qu’on lui a imposées sont sans fondement.

Elle s’éloigne de Dieu et du carcan dans lequel on l’avait enfermée pour s’ouvrir à la nature, au besoin des autres. Son désir de survivre et de retrouver ses enfants est plus fort que tout.

Mary reviendra changée de sa captivité, ne supportant plus certaines attitudes, certaines injustices de ses contemporains ce qui lui vaudra les foudres de son mari qui veut la remettre dans le droit chemin et de la méfiance à son égard de la part des membres de la communauté.

Ce roman est très bien écrit et l’auteure a fait un travail de recherche remarquable.
L’émotion est présente tout au long de la lecture et il m’est arrivé à plusieurs reprises de me révolter contre cette soumission imposée aux femmes, contre cette omniprésence de Dieu auquel il fallait tout rattacher, contre les actes abjects à l’égard des Indiens.

L’envol du moineau est un roman qui parle d’aventure, de prise de conscience et de révolte dans une société où la religion est au centre de tout.

Citations :
“Elle se sent comme un oiseau qui se serait enfui de sa cage pour qu’aussitôt un chasseur l’attrape dans son filet et lui coupe les ailes.”

“Depuis l’enfance, on lui a appris que l’amour appartient à Dieu, que l’amour des choses et des personnes est un des chemins les plus sûrs vers la damnation.”

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