Robe bleuet, ma robe cauchemar

Robe bleuet, ma robe cauchemar

Lorsque j’ai découvert les modèles de Deer and Doe, j’ai tout de suite flashé sur la robe bleuet. J’ai aimé sa forme robe-chemisier, le fait qu’elle puisse être portée avec un côté sage (col fermé) ou un peu moins (col ouvert) et le détail du noeud au dos. Je l’imaginais déjà en chambray bleu avec le col et les bracelets de manches en tissu contrastant (un tissu fleuri).

Lors de ma première commande, ce patron a été tout de suite ajouté à mon panier mais j’ai attendu plusieurs mois avant de m’y attaquer. J’ai opté pour la taille 40 en suivant les conseils disant que si l’on se situe entre deux tailles, il faut choisir la plus grande (j’ai aussi fait la Belladone en 40 et elle tombe parfaitement).

Dès le début, les choses ont mal commencé. En effet, je n’avais pas assez de tissu contrastant dans le coupon que j’avais choisi et j’ai donc dû en acheter un autre (pas le même car le premier était un cadeau reçu il y a plusieurs années de cela, mais tout aussi joli). Pour le tissu principal, j’ai utilisé un chambray mélange coton-lin qui doit avoir une bonne vingtaine d’années (le tissu provenant de l’usine où mes parents travaillaient, j’aime à penser que ce sont peut-être eux qui l’ont tissé et teint). C’est un joli tissu avec des reflets, un peu raide peut-être mais comme c’est un tissu brut, il devrait s’assouplir aux fur et à mesure des lavages successifs. Je me suis aperçue rapidement que le tissu avait tendance à s’effilocher mais en faisant attention, cela allait.

L’assemblage des différentes parties de la robe s’est déroulé sans trop de souci, mais seules craintes étaient de voir la façon dont le tissu réagissait lorsque je le mouillais dans le but de pouvoir applatir les coutures au fer : le tissu se détendait et une fois sec, je voyais apparaitre comme des tâches rondes dues à l’eau vaporisée sur le tissu (heureusement ces “tâches” ont disparu au lavage).

Au premier essayage, ce fut une catastrophe et maintenant que j’y repense, j’aurais dû arrêter là puisque je n’avais pas encore taillé dans le tissu contrastant et que je n’aurais pas eu à me dire que j’avais gaché du tissu pour rien. Au niveau de la poitrine, c’était trop grand, des aisselles à juste au-dessus de la taille, il y avait au moins une taille de trop. Par contre, en simulant les replis pour la patte de boutonnage, c’était trop petit au niveau de la partie ventre : impossible de superposer les deux côtés de la robe ! J’avais pourtant bien recopié le patron dans la bonne taille et là honnêtement, j’avoue ne pas comprendre pourquoi cela n’allait pas à cet endroit, j’ai même repris mon mêtre et mesuré mes tours de taille et de hanches pour constater qu’ils étaient bien inférieurs aux chiffres indiqués sur la pochette du patron ! Il n’y avait pas de raison pour que cela n’aille pas, d’autant que j’avais bien respecté les marges de couture… Après avoir tergiversé, j’ai repris les coutures sur les côtés en élargissant les marges de couture sur le haut du buste et en les diminuant d’un peu plus haut de la taille jusqu’à mi-hanches. J’ai également modifié la façon de faire la patte de boutonnage, au lieu de faire deux rentrés de 2 cm, j’ai fait un rentré de 3 cm et cousu une bande de 3 cm thermocollée au dos sur toute la hauteur de la robe pour chacun des deux côtés.

Au niveau de l’essayage, cela allait nettement mieux même si les découpes princesses à la poitrine n’étaient pas forcément bien placées. J’ai opté pour une parementure contrastée au bas de la robe et après hésitation une fois la bande cousue mais pas encore fixée à l’intérieur (allais-je la laisser apparente à l’extérieur ou la fixer à l’intérieur), j’ai décidé de la mettre à l’intérieur. Je me suis ensuite attaquée aux manches. Je n’ai pas aimé la façon de les coudre : fermer les manches et ensuite poser les bracelets et si je devais un jour refaire cette robe, je poserais les bracelets avant de fermer les manches (elles étaient trop étroites pour passer en rond sur la machine).

Vint ensuite le col et la vraie partie cauchemardesque même si jusqu’ici, cette robe m’avait déjà donné pas mal de fil à retordre. D’abord, je n’aurais jamais dû suivre les instructions et entoiler toutes les parties du col. Une couturière spécialisée dans les cols m’a dit par la suite qu’on n’entoile qu’une moitié, pas les deux, mais c’était mon tout premier col sur pied et je ne le savais pas… J’ai donc, tout entoilé, bien repassé et cousu les différentes parties ensemble. Ensuite, je me suis arraché les cheveux pour poser le col sur la robe. D’abord, je n’ai pas compris les explications du livret et je n’ai rien trouvé de concluant sur le net (la fameuse couturière m’a appris par la suite que pour poser un col avec pied, on commence toujours par le milieu en allant vers le bord pour s’assurer que tout s’ajuste bien). Comme j’avais modifié un peu les côtés avant (avec la patte de boutonnage), le pied de col n’était plus assez long pour bien coïncider avec les deux extrémités de l’encolure, j’ai donc “bidouillé” un peu pour que cela aille sans que cela ne se remarque trop (au final, c’est caché par le repli du col). Impossible de coudre la partie extérieure à la distance voulue, il a fallu que je couse bien plus en avant (sensiblement 1 cm) pour que le tout soit bien maintenu (j’ai utilisé du fil blanc et surpiqué au bord avec le fil bleu une fois la couture bien sécurisée, cela se voit sur la photo ci-dessous). Et pour l’intérieur, j’ai fini par en coudre une partie à la main ! C’était la seule solution pour que je parvienne au bout de ce maudit col. Heureusement, une fois le col rabattu, mon bidouillage ne se voyait pas.

Et puis, ce fût le tour des boutonnières. Il faut que je vous dise que je n’ai pas réussi à faire de surpiqure sur le côté le plus éloigné des bordures avant, en effet, je ne sais pas si c’est à cause de la patte de boutonnage (je n’ai pourtant pas eu ce problème sur la Hawthorn) mais à chaque tentative, au fur et à mesure que j’approchais de l’extrémité opposée, cela gondolait, j’ai donc laissé tomber après 3 tentatives. J’ai commencé par la boutonnière se situant au niveau du col. Impossible de la faire à la machine, celle-ci faisant du surplace à cause de l’épaisseur (le tissu, le thermocollant et le rentré des coutures). J’ai cru que j’allais tout passer par la fenêtre ! Je suis passée au suivantes sans souci et j’ai fini par faire celle du col à la main après m’être demandée si j’allais en faire une ou pas puisque je n’ai pas vraiment dans l’optique de porter cette robe boutonnée jusqu’en haut. J’avais prévu de coudre les 15 boutons à la machine mais j’ai fini par les coudre à la main.

A l’essayage final, je ne suis pas satisfaite ni convaincue par cette robe qui me donne une carure de joueur de football américain, je ne sais pas si c’est à cause du tissu (pas encore assez souple et donc à voir au fil des lavages) ou de la coupe (trop grande ?), je pense qu’il y a un peu des deux. Je ne suis pas persuadée que je porterai cette robe très souvent. C’est la première fois qu’un modèle Deer and Doe me déçoit. Jusqu’ici, je trouvais qu’ils taillaient bien (et d’après ce que j’avais pu lire à droite et à gauche, celle-ci semblait bien tailler également) et cela me refroidit un peu par rapport aux autres modèles que j’avais prévus de coudre. J’avais envie de faire ce modèle en version chemisier mais il est maintenant certain que je ne le ferai pas, je vais le mettre au fond d’un carton et “l’oublier”. Je pense plutôt me tourner vers une nouvelle version de Hawthorn en bleu chambray avec col contrastant (je pourrai sans doute utiliser le premier tissu que je voulais pour la bleuet) pour “remplacer” cette bleuet.

2 réflexions sur « Robe bleuet, ma robe cauchemar »

  1. J’ai la même expérience que toi…
    La belladone en 36 était faire pour moi…. La bleuet en 36… Ne ferme pas au centre…. Et les bracelets de manches sont trop petits… Et le tissu est moche…
    Mais sinon j’adore les autres patrons 😉

    1. Ca me rassure de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas ! Dommage pour ta robe par contre.
      Je me tate pour tenter un haut ou alors tester l’anémone ou refaire une chardon…

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