La couture et moi

La couture et moi

Depuis que je suis toute petite, j’entends parler de fils, tissus, machine à coudre, couture. Il faut dire que mes parents travaillaient dans une usine d’où sortaient des kilomètres et des kilomètres de tissus. Mon père était à la filature et ma mère au tissage. Je me souviens que gamine, j’allais parfois chercher ma mère à la sortie de l’usine et avoir eu plusieurs fois l’occasion d’entrer dans l’atelier. Je me souviens du bruit (infernal), de l’odeur (prenant bien à la gorge à cause de toute la poussière), de toutes les machines tissant les étoffes, des énormes balles de coton. Voir ces machines en marche, c’était impressionnant ! Les ouvriers avaient la possibilité d’acheter du tissu à moindre coup et ma mère en profitait afin de nous faire des vêtements (enfin surtout à moi).

Ma mère a toujours aimé coudre, d’ailleurs, aussi loin que je m’en souvienne, je l’ai souvent vue avec une aiguille à la main ou derrière sa machine à coudre. La plus ancienne dont je me souvienne était une Thimonnier (qu’elle avait depuis 1965) qui ne faisait que le point droit. C’était un monstre cette machine, imposante et tellement lourde que seul mon père arrivait à la poser sur la table. C’est avec elle que j’ai fait mes premiers pas en couture : de simples ourlets mais dont j’étais fière car je faisais mon possible pour qu’ils soient bien droits. Je me souviens avoir également eu une machine à coudre pour enfant, un jouet (fonctionnel) pour faire comme maman 😉

La première fois où j’ai tenté de faire un vêtement, c’était au collège. Nous devions faire un peignoir en éponge. Quand j’y repense, ils auraient pu choisir quelque chose de plus simple, l’éponge n’étant pas la matière la plus simple à coudre pour des débutants. Il va s’en dire que le résultat fut un échec cuisant et que cela ne me donna pas envie de poursuivre. J’ai donc laissé à ma mère le soin d’étoffer ma garde-robe.

Ce n’est qu’à l’âge adulte que l’envie de coudre est revenue. Je voyais de jolies décorations à coudre et des modèles de vêtements dans les magazines que j’avais envie d’avoir mais ce n’était plus facile pour ma mère de les réaliser car les essayages n’étaient pas toujours possibles et comme elle travaillait souvent à l’aveugle, le rendu n’était pas toujours celui escompté. J’ai donc trouvé 2-3 modèles simples, fouillé dans les tissus de ma mère et demandé si elle pouvait me prêter un de ses deux machines (la Thimonnier ayant lâché elle l’avait remplacée mais à l’usage la nouvelle machine ne lui convenant pas, elle en avait acheté une deuxième). Grâce à ses précieux conseils, j’ai pu commencer à coudre et à obtenir des résultats probants. Avant de me lancer dans les vêtements, j’ai commencé par des petites décorations (souvent destinées à être offertes). J’ai complètement craqué pour les modèles Tilda et ils ont été mes premières créations.

Ce n’est qu’une fois que je le me suis sentie suffisamment à l’aise que j’ai commencé à m’attaquer aux vêtements. Tout d’abord avec des modèles simples…

…puis un peu plus compliqués.

Et puis en 2010, avec l’arrivée de Finnegan et Altheia, j’ai arrêté. Les deux chatons ne me permettaient pas de me lancer dans de grands projets et petit à petit, j’ai “oublié” la machine à coudre à côté de mon bureau.

Si j’ai eu envie de m’y remettre, c’est tout d’abord parce que j’ai perdu du poids et que je me suis sentie mieux dans ma tête 🙂 J’avais envie de renouveler ma garde-robe mais non seulement, cela coûte cher mais en plus ma silhouette fait que j’ai du mal à trouver des vêtements qui m’aillent car mon tour de taille correspond à une taille et mon tour de hanches à une autre. L’avantage lorsque l’on coud ses propres vêtements, c’est que l’on peut faire des modifications pour ajuster cela. Je me suis à nouveau plongée dans les magazines de couture et j’ai découvert grâce à internet des créateurs indépendants que j’apprécie énormément. Restait à savoir comment cela allait se passer avec les deux poilus…

Altheia ne s’intéresse pas vraiment au tissu, elle préfère venir s’installer sur les papiers lorsque je décalque les patrons.

Avec Finnegan, les choses sont plus compliquées car il adore se coucher sur le tissu lorsque je le pose par terre pour l’épingler.

Malgré tout, je prends mon mal en patience et au bout d’un moment, j’arrive enfin à travailler efficacement 😉 Mes deux assistants n’ont, cependant, pas été d’une grande aide malgré ce qu’ils pourraient vous dire (quoiqu’avec un chat couché sur le papier, pas besoin de poids pour maintenir la feuille en place).

La machine à coudre de ma maman (qui doit avoir une vingtaine d’année) m’a remise en selle. Depuis, j’ai investi dans une machine plus performante mais je conserve ma vieille machine car elle m’est précieuse, c’est une sorte de flambeau qui m’a été transmis. L’autre jour, quelques jours après que nous ayons discuté toutes les deux de fils, tissus et autres fermetures éclair, ma maman m’a avouée qu’elle s’était revue des années en arrière lorsqu’elle était à la recherche de tissus pour me confectionner des tenues. Cela m’a fait bizarre mais j’étais heureuse et je crois qu’elle l’était aussi. J’espère ne jamais la décevoir !

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